La Rose Southampton
Ce rosier survivait comme il pouvait dans notre jardin, sur le talus en friche, sous l'ombre épaisse de grands arbres et arbustes, dont un vieux lilas haut de plusieurs mètres qui drageonnait tant et plus de toutes parts, sans compter son compère le seringat qui se livrait avec lui à une compétion forcenée de drageons (petites pousses envahissantes qui sortent de terre). Je ne vis le rosier que la deuxième année, une fois le talus un peu défriché (et certains arbres dégagés !).
Une seule fleur dans la saison, aucune place pour ses racines réduites à presque rien. Déraciné par Lucie et Alexandre, l'été dernier, le rosier Southampton a connu des jours plus confortables dans le bon substrat d'un pot qui n'était enfin que pour lui.
Au printemps, je l'ai planté en pleine terre où j'avais préalablement construit une grande jardinière en pierre. Depuis, il fleurit sans discontinuer, mais une seule rose à la fois.
Laissons lui du temps car il est censé produire une multitude de fleurs semi-doubles orange abricot (jusqu'à la fanaison qui fait virer la fleur vers un splendide rose chintz, photo ci-dessous).
Notre jardin de roses est tout en orange et rose, la rose Southampton y a donc tout naturellement trouvé sa place.
Les pétales sont très légèrement ondulés. Son feuillage brillant devient vert moyen après avoir été rouge au départ.
Ce grand rosier Floribunda, florifère, vigoureux, légèrement parfumé peut atteindre jusqu'à 1m de hauteur. Grand et d'un port érigé, il se remarque et il est sain.
Le rosier Southampton convient très bien à un grand massif ou même à une haie. Mais celui que j'ai se montre très satisfait de son sort dans sa grande jardinière même s'il ne mesure encore qu'une soixantaine de centimètres. Il a déjà sorti plusieurs tiges vigoureuses, lui qui n'en comptait qu'une (maigre et malingre avec ça !). Lorsqu'il fleurira plus généreusement, il donnera à n'en pas douter de magnifiques fleurs à couper.
Il tolère un peu d'ombre où qu'il soit, montre une résistance dans la moyenne aux maladies (quoique le mien "marsonne" un peu ... mais pas trop). Solide, rustique et résistant, comme la plupart des rosiers Harkness (une création de 1972).
Et dans la lumière bleutée du soir, sensible à la fraîcheur et au phototropisme, la belle Southampton frissonne et rosit en refermant frileusement ses pétales ... Cette dernière photo a été prise, non par moi comme les autres, mais par Chris dimanche soir.