Jardin d'Hiver ...

Bien loin déjà de l'état de délabrement dans lequel nous l'avions trouvée, la petite serre, cet automne, lâche sa vocation de serre à semis, de nurserie végétale, de pouponnière à jeunes plants, pour abriter les plantes en pot un peu frileuses. Précisons quand même qu'il s'agit d'une serre froide (non chauffée). Et tant qu'à faire, autant que la visite se passe en musique ! Il suffit d'un clic sur l'une des versions du titre éponyme en bas de ce message ;) Et, franchement, pour ma part c'est par là que je commence ... me demandant d'ailleurs jusqu'à quel point la chanson de Biolay "Jardin d'hiver" a pu influencer, à mon insu, le nouvel aménagement de la petite serre. Elle a, en tous cas, participer à mon envie de faire même si la remise en état de la petite serrre était aussi et surtout une nécessité.

Cette fin d'automne 2015, ce sont principalement des agrumes et des rosiers que la peite serre accueille. Et quelques diverses autres petites choses ! Par contre, bon nombre de pots resteront en plein air dans le jardin, comme les cordilynes, les ophiopogons (herbe noire), les lins de Nouvelle-Zélande, les fuchsias et les érables du Japon. Ce sont eux qui flanquent le côté sud de la petite serre.

Le lieu n'est pas encore "musicalisé" mais nous y pensons. Bientôt !

Nous y sommes. La configuration intérieure de la petite serre (qui n'est pas si petite que ça) est des plus simples : une allée centrale et des armoires à semis de chaque côté. Bien utile, une table de rempotage occupe le fond.

Au fond aussi, nous avons suspendu une triple horloge. Fabriquée en matériaux recyclés (des pots de yaourts, à ce qu'il me semble) elle donne évidemment l'heure, mais aussi la lunaison et les marées. Ce sont les cycles de la Lune qui m'intéresseront le plus quand j'en aurais fini avec les problèmes de temps ...

Au fond encore, on trouvera les oliviers et des rosiers. Ces derniers attendent d'aller en pleine terre au printemps. Les oliviers, eux, iront un jour dans la grande serre pour l'instant encore peu hospitalière.

Ici, l'avantage principal est d'être à l'abri des pluies prolongées et des vents froids, tout en profitant du maximum de lumière.

Ces caractéristiques ambiantes conviennent bien aux oeillets d'Inde qui fleurissent un peu partout dans les pots. Non que j'en sois particulièrement entichée, mais les végétaux sensibles aux nématodes du sol (rosiers) et à la mineuse des feuilles (oliviers et agrumes) retirent une protection très efficace des qualités nématicides et répulsives des oeillets d'Inde (ou "soucis"). 

Un pélargonium auquel je tiens, continue lui aussi à fleurir. La différence entre géranium et pélargonium est essentiellement leur origine géographique qui autorise le premier à passer l'hiver à l'extérieur en pleine terre, ce à quoi ne survivrait pas le second. Mon pélargonium d'une jolie couleur bourgogne a été, à tort, étiqueté "géranium".

Outre la grande lumière, la petite serre offre une température plus confortable  que celle de l'air du dehors. Les cinq degrès supplémentaires qui s'ajoutent à la température extérieure (14°C, aujourd'hui) assurent en ce moment aux plantes abritées la vingtaine de degrès qui leur fait plaisir. 

Peut-être nous faudra-t-il quand même prévoir plus tard dans la saison grise, une protection d'hivernage. Cette dernière aidera au maintien de la température dans la serre. Le dernier hiver avait été plutôt doux, aussi ne nous sommes-nous pas encore procuré un tel équipement. Il faudra que j'y pense ...

Pour l'instant, les plantes sont satisfaites des conditions ambiantes et chacune prospère dans son pot. Une trentaine de boutures de rosiers (des boutures aoûtées) n'est pas en reste et ça me rend contente !

Evidemment, il a fallu au préalable préparer la serre, inspecter et nettoyer tous les végétaux entrants et quelqufois les rempoter. En matière de jardinage, ce qui prend le plus de temps n'est pas le plus gratifiant ... Tout ce tralala m'a occupée ces deux dernières semaines, avec l'aide de Chris pendant les weeks-ends. Quand il n'y en a plus, il y en a encore ! Mais ce sont des étapes indispensables avant d'avoir un jour le plaisir de voir une plante s'épanouir. 

Mes boutures de roses faites au mois d'août ont toutes perdues leurs feuilles initiales (je ne pratique pas la bouture dite "à l'étouffée") mais les tiges ont eu assez de réserves pour en faire d'autres. Maintenant qu'elles ont de quoi respirer, il leur faut faire des racines, vite ! ! ! 

Un combava et un calamondin (des agrumes) sont à demeure perpétuelle dans la serre. Pour cette année, trois jeunes avocatiers sont venus les entourer après avoir profité des beaux jours dehors. Groupés, ils favorisent le maintien de la température.

Une telle proximité n'est possible qu'entre des plantes saines. On retrouve encore les oeillets d'Inde, protecteurs. Des pulvérisations fines, effectuées régulièrement, repoussent les cochenilles amatrices d'air sec. Oui, les avantages de la serre ont aussi des inconvénients auxquels il faut parer. Tant qu'à asperger les végétaux, autant additionner l'eau d'une camomille infusée, j'ai remarqué qu'ils adorent ça ! 

En fin de compte, c'est vraiment très joli ce rassemblement de plantes en bonne santé. S'il ne tenait qu'à moi, s'il y avait de la musique, je passerais mon temps en contemplation dans la petite serre ... ;)

Sur la photo en dessous, ce sont les citrus semés à Bordeaux, en 2012, qui sont en compagnie d'oeillets d'Inde. Il est loin le temps du pépin semé, que je m'évertuais à faire germer ! Sont recensés à ce jour, un citronnier, deux mandariniers et un pamplemoussier. Tous se prêtent à la culture en pot (un très grand pot pour le pamplemoussier) et seront installés, un jour, dans la grande serre. Par contre, n'étant pas greffés, ils présentent pour la première fois cette année, de longues épines sur leurs tiges principales. Mais ça, je m'en fiche, pourvu qu'un jour ils donnent des fruits ! Secrets pour réussir la culture des agrumes : pas une once de calcaire (ni dans le sol, ni dans l'eau d'arrosage) mais par contre du magnésium, du zinc et surtout du bore.

Le bore est un élément chimique que l'on retrouve naturellement dans l'environnement, combiné à d'autres éléments pour former des borates. C'est un oligo-élément qui intervient dans tout l'organisme ! Dans l'organisme humain, il participe à l'utilisation des sucres et des graisses. Chez les agrumes, le bore facilite le transport du sucre à travers des membranes et il intervient aussi dans l’absorption de l’eau par la plante. La symptomatologie de la carence ou de l'excès en bore est décrite sur le "Blog des Agrumes"

Blog des Agrumes

Rôles du bore dans la plante : La teneur totale en bore des sols varie de 2 à 200 ppm. Mais seulement moins de 5 % du bore total qui peut être sous forme assimilable. Le bore, dans le solution du sol, se trouve surtout sous forme de H 3BO 3 ou comme B(OH) 4.

http://blogdesagrumes.blogspot.co.uk

Je finis d'utiliser un engrais "spécial agrumes" compatible avec la culture bio, mais à bien y regarder la composition du purin de consoude semble parfaitement répondre aux besoins des agrumes.  Dans l'avenir, je n'utiiserai plus que le purin. D'ores et déjà, des pieds de consoude ont été plantés.

Dans le meuble des agrumes, insolite, un petit rosier trouvé dans l'allée du potager fleurit d'une unique petite rose simple. La surprise, c'est sa couleur ! Un rose fluo lavé de Parme bleuté ...  Près de trois ans plus tard après la prise de possession de notre jardin, nous y faisons encore des trouvailles.

Chaque plante a trouvé sa place pour l'hiver. Dans le désordre du chantier alentour, c'est satisfaisant, enfin, qu'un espace soit complètement fonctionnel. A la fin ...

Mais il me reste encore à lessiver la serre à l'extérieur. Il serait souhaitable de le faire aussi pour la grande serre. Mais cette dernière est vraiment grande. Et surtout ... haute ! Quand une chose est enfin menée à bien dans ce jardin, il en reste toujours une autre, problématique, à faire. Je commence à en prendre mon parti.

Ce parti, il est d'autant plus facile de le prendre en écoutant la chanson de Biolay puisque ce jardin d'hiver ... c'est fait ! 

Le lieu est agréable, lumineux. Et la végétation en est à ce stade qui est ceui que je préfère : luxuriante sans être invasive. Propre et vigoureuse.

J'espère pourtant que l'hiver prochain (2016/17), la grande serre sera enfin aménagée et, par le fait, capable d'acceuillir plus que la douzaine de pots de thym qui s'y trouve en ce moment. Je sais ... jamais satisfaite ;)

Le thym peut à la rigueur s'accomoder du gel mais pas de l'excès d'humidité. Et si la pluie s'est tranquilement tenue à distance pour l'instant, je préfère tout de même placer le thym au sec. Certains pots continuent à fleurir dans la grande serre.

Retournons dans la petite serre ...

... juste pour refermer la porte.

Dans Les différentes variations autour de "Jardin d'hiver", je n'ai pas mis la plus connue, l'interprétation d'Henri Salvador. Pourtant, son album "Chambre avec vue" était idéalement intitulé. La fenêtre visible ci-dessous, au-dessus de la petite serre, est la fenêtre "à l'anglaise" de notre chambre. En m'en approchant le matin, dans l'alcôve de bay-window, tournée vers le sud je vois la petite serre. C'est une vue que j'aime beaucoup. Mais j'aime moins H.S. (initiales  peu engageantes).

Du côté qui reste invisible de notre chambre, la petite serre est actuellement flanquée d'une petite collection d'érables du Japon, tout en or et pourpre en ce moment. Une jolie ceinture pour un jardin d'hiver ... 

Jardin d'hiver est une chanson écrite par Benjamin Biolay, parue en 2000 sur l'album "Chambre avec vue" d'Henri Salvador. La musique est une reprise de Jacques-Laurent Terrasson, pianiste de jazz, plus connu sous le nom de Jacky Terrasson. Cette chanson a été reprise en 2010 par Stacey Kent dans son album "Raconte-moi ...".  Elle est aussi chantée par Benjamin Biolay lui-même.

Les paroles : "Je voudrais du soleil vert, des dentelles et des théières, des photos de bord de mer dans mon jardin d'hiver. Je voudrais de la lumière comme en Nouvelle-Angleterre. Je veux changer d'atmosphère dans mon jardin d'hiver. Ma robe à fleurs sous la pluie de novembre, tes mains qui courent, je n'en peux plus de t'attendre. Les années passent, qu'il est loin l'âge tendre. Nul ne peut nous entendre. Je voudrais du Fred Astaire, revoir un Latécoère ... Je voudrais toujours te plaire dans mon jardin d'hiver. Je veux déjeuner par terre, comme au long des golfes clairs, t'embrasser les yeux ouverts dans mon jardin d'hiver. Ma robe à fleurs sous la pluie de novembre, tes mains qui courent, je n'en peux plus de t'attendre. Les années passent, qu'il est loin l'âge tendre. Nul ne peut nous entendre." Et ci-dessous, une version de Jim Tomlinson & Stacy Kent.

Qu'est-ce que ce Latécoère ? Un insecte invasif des serres ? Non, pas du tout !  Ce mot très évocateur est la signature de Biolay qui fait souvent allusion à Saint-Exupéry dans ses textes, parfois même de façon très détournée ... Le Petit Prince l'aura marqué autant qu'il m'a marquée. Alors, ce Latécoère ?  C'est un hydravion qu'Antoine de Saint-Exupéry a piloté. Dès la fin de la première guerre mondiale, en 1918, Pierre Georges Latécoère, constructeur d'hydravions auxquels il donna son nom, envisage la création d’une liaison aérienne postale transcontinentale reliant Toulouse à Buenos Aires. Le pari à l’époque est de taille, les avions sont peu performants, des pays sont encore réticents au passage de La Ligne, le développement du projet nécessite des moyens humains et financiers importants. Toutes ces contraintes font dire à Pierre-Georges Latécoère dans une phrase devenue célèbre « J’ai refait tous les calculs. Ils confirment l’opinion des spécialistes. Notre idée est irréalisable. Il ne nous reste plus qu’une seule chose à faire : la réaliser ! ». Le succès que remporta la Ligne fût tel qu’elle sera empruntée par un Roi, deux Ministres Français et un Maréchal. Elle avait comme pilotes, des hommes héroïques comme par exemple Jean Mermoz et Antoine de Saint-Exupéry. Les Lignes Aériennes LATECOERE (LAL) puis AEROPOSTALE avec Marcel Bouilloux-Lafont, survoleront trois continents avant de devenir AIR France en 1933.  C'est un peu la grand-mère d'Air France ... Mais revenons plutôt à la chanson. Ci-dessous, Tchavolo Schmitt nous donne, de ce titre, une splendide version jazz manouche  (attention "Jardin d'hiver" ne commence qu'à 1 min).

Ci-dessous, c'est ma version préférée avec les guitares fabuleuses de Tchavolo et Samy Daussat.

Et pour finir, une version chantée, intéressante, Bossa de novo & Mateja Koleznik

En anglais ? Winter Garden - I would like a green sun Some lace and teapots Some pictures of the seaside In my winter garden I would like some light Like in New England I want a change of atmosphere In my winter garden Your floral dress under the November rain My hands, running through, I just can't wait The years have gone by, our youth is so far behind No one can hear us I would like some Fred Astaire To see a Latécoère again I would like to please you still In my winter garden I want to have lunch on the ground Along the clear gulfs Kiss you with my eyes open In my winter garden Your floral dress under the November rain My hands, running through, I just can't wait The years come and go, our youth is so far behind No one can hear us.

Comments

[AnneMTHE]

Quel plaisir que de découvrir votre blog ! j'adore !! de bels photos et de beaux commentaires, c'est une régal, merci pour cette promenade chez vous. Un grand Merci :) Je vais essayer la bouture de saule, Amicalement Anne.