Musique et Peinture : notre atelier est habité !
Enfin, nous avons notre atelier, après tout ce temps (notre départ de Bordeaux, en 2012). Il est amusant de relever que nos priorités ont été, dans l'ordre exact : la salle de bains, notre chambre, la chambre d'amis et ... notre atelier-studio ! A la fin des fins ...
Mais à vrai dire, toutes les pièces à vivre du rez de chaussée restent à faire, comme le rappelle Chris : And finally, it's finished! There's some English as well as French in this, just to make it easier. And now there 's no excuse for not making music, or painting, apart from finishing the rest of the house of course 😉.
La question de l'éclairage a été résolue (cf. mon dernier post) : tout est en "lumière du jour" ! Les ampoules lumière du jour (ou "Daylight" ou "Plein spectre") restituent une qualité et un contraste des couleurs identiques à une belle journée de soleil, ce qui, au-delà d’être agréable, peut être très utile aux personnes qui sollicitent beaucoup leurs yeux. D'autre part, cette qualité de lumière jouerait sur notre cerveau et notre corps pour augmenter la vitalité et améliorer l’humeur. Il n'y a pas lieu de s'en priver.
En principe, l'accès de l'atelier est interdit aux animaux. Lola, persona non grata, est supposée rester sur le seuil. Mais, petit à petit, la bête gagne du terrain ...
Rappelons qu'elle chante et qu'à ce titre, Lola jouit d'une certaine permissivité de notre part ... M'enfin pas de poils de bestioles par ici ! ! ! Ni chats, ni chien, quand je peins.
C'est d'abord Chris qui nous accueille - en anglais - dans sa partie musique. Elle consiste en un meuble sur mesure, adossé à un pan d'angle, où se trouvent ses claviers et autres matériels. Son piano est resté en bas dans le (futur) salon, c'était prévu comme ça.
The two synths are: on top, a Korg M50, which I "accidentally" bought one sunny afternoon in Bordeaux in 2009. I went down by the river for a ride on my bike and happened to pass a music shop I hadn't spotted before on the way back. It wasn't the cheapest cycle ride I've ever had, but that synth has played a big part in a lot of the music I've written since.
And below that - well, having resisted the temptation one time too many over the years, I succumbed to my instincts when the Roland FA08 was introduced in 2014. I'd played one of the original Fantoms on a trip to New York in 2008, but the pricetag was just too big for me at the time.
This time I tried to resist, but in the end I gave in, as we all do sometimes. The full piano weighted keyboard is superb, it reminds me of the Bechstein that I grew up with all those years ago, and with 2800 internal sounds, plus an ever-expanding library of new ones that can be imported, it will keep me going for a few years. The audio interface is a Focusrite 18i20, my Christmas present to myself this year, and the speakers are Yamaha MSP5A active monitors that I bought in a music shop sale in La Rochelle back in 2006. That was a lucky purchase.
I'd done no research, I just liked them in the shop, and years before I'd had a Yamaha amp for my keyboards when I played professionally. As it turns out, they are still one of the best reference monitors out there for the price, so I got lucky.
The screen is a Panasonic 42 inch HDTV, which makes a great monitor for my music software. And that, the most important piece in the jigsaw, is invisible. Cakewalk Sonar Platinum runs on the PC hidden behind the door on the left.
The best of alll the digital audio workstations, and sadly now discontinued by its owner, Gibson Brands, but it will keep on working for a few years yet I'm sure. To finish it all off, my Jackson guitar and little Marshall amp have been with me since 2004, when I found them both hiding in a music shop in Saintes and took pity on them. So now all that remains is to make some noise with it all!
Je ne cacherai pas que ce projet de "workstation" m'avait d'abord un peu angoissée à l'idée de tous les câbles, tous les branchements électriques nécessaires susceptibles de courir partout, au risque de m'emmêler les pieds et les pinceaux ! Mais fort heureusement, il n'y a dans notre atelier strictement aucun fil rampant ni apparent.
Un meuble bien pensé, autant pour sa fonctionnalité et son ergonomie que pour son esthétique qui épouse le pan oblique d'une ancienne cheminée (là, je vous parle d'un temps que je n'ai pas connu) et dont la couleur est aussi celle de l'armoire et de la table qui occupent cette pièce. Bien pensé mais aussi bien réalisé.
La fenêtre (l'une des deux) représente la "frontière" entre le studio de Chris et mon atelier. La preuve en est qu'après cette fenêtre se trouve mon armoire à couleurs (sur la droite). L'unique matériel identique des deux côtés consiste en nos deux tabourets pivotants.
C'est cool ! Sur ces tabourets, on peut tourner comme une toupie sans que ça grince ! Mais reprenons la visite de l'atelier par le commencement, à la porte d'entrée ... De ce côté, c'est visiblement la partie peinture, c'est-à-dire la mienne.
Ces étagères que j'avais trouvées immenses ... Elles font toute la longueur du mur. Pourtant, à l'usage, elles se remplissent très vite ! j'y laisse en attente des peintures en cours, certaines sont cachées par d'autres sur le reposoir ... je superpose ! Chris m'a gentiment offert en supplément un bout de son mur, ce que j'ai décliné, voulant garder nos deux espaces différenciés.
Sous les étagères-présentoirs, une méridienne en cuir noir. Nous l'avions déjà à Bordeaux. Ici, son côté design fait pendant au côté haute technologie de la plateforme de Chris. Elle est pratique et confortable pour faire une pause, observer écouter ... ou tout simplement pour regarder un film sur l'écran du mur d'en face.
Elle me permet aussi de détourner mon regard d'une peinture si je le veux. Il est appréciable d'interrompre ce qui tourne à l'obsession.
Dans un angle de la pièce, derrière cette méridienne, je stocke dans un carton des encadrements, des chassis, des chutes de toile vierge et des projets dans un carton à dessin.
Ensuite, vient mon bureau. Table à dessiner, à peindre, à bricoler, à coudre, ce bureau peut tout faire grâce à ces deux rallonges. Du fait de cette polyvalence, je l'avais autrefois choisi pour ma fille. Relooké, il s'intègre à présent très bien dans cette pièce.
Par ailleurs, cette table se touve sous l'une des deux fenêtres (c'est vraiment agréable d'avoir deux fenêtres) étant ainsi bien éclairée. Et même très bien.
Et si le soleil venait à manquer, il me resterait la "lumière du jour" électrique : plafonnier, lampes, lampadaire ... Je ne risque pas d'être à court de lumière ! Un variateur gradue l'intensité lumineuse selon le besoin, c'est super. A chacun son must : pour Chris c'est "Sonar", pour moi "Daylight".
A l'extrémité du bureau, l'armoire : la boucle est bouclée, le tour est fini. Quant à mon chevalet, nomade à souhait, il se déplace comme je veux. Je vais cependant recevoir dans quelques jours un nouveau chevalet de table supplémentaire (a solid table top easel).
Table easel Mabef M/34 Made of beech wood. Inclination adjustment on any position between horizontal and vertical. Adjustable height on 5 different positions. Ide
https://craftelier.co.uk
Une armoire courbe pour adoucir un angle. Comme elle est énorme, je m'étais imaginée disposer d'un espace de rangement immense. J'avais tort, toutes les étagères sont occupées, de bas en haut et de haut en bas ... Et encore, je ne parle que du matériel de peinture !
Pour mes tubes de couleurs (huile et acrylique), je les tiens à la verticale, ça évite les fuites qui vous assèchent vite fait la plus onctueuse des couleurs. Ces tubes sont maintenus debout dans des boîtes ayant contenu des Ferrero-Rocher. C'est une confiserie sphérique constituée de gaufrettes enrobées de praliné et noisettes broyées et fourrées d'une noisette du Piémont de 13 à 15 millimètres de diamètre. Euh ... pardon, je suis hors sujet (mais in pensée fixe chocolateuse !).
Quant aux fusains, pinceaux et couteaux, je les range dans des bocaux vides. La tête en haut pour bien les conserver, exactement comme des asperges.
Voilà pour la partie haute de mon armoire. La partie basse est toute aussi remplie, tant par des produits liquides (diluants, siccatifs, vernis, etc ...) que par des produits solides (chiffons, pinces, supports ...) et mille autres choses indispensables autant qu'invraisemblables. Finalement, une fois logés -en plus- les échantillons de toutes sortes (carrelage, faïence, pots de peinture, parquet, plans de travail, poignées, tissus, velours ...), nécessaires aux choix-déco de la maison, cette belle armoire imposante se révèle juste suffisante.
Mais ne faisons pas la fine gueule : jamais encore je n'avais disposé d'un tel espace de rangement (non, pas même dans mon grand atelier avec verrière sous notre toît de Bordeaux). A Bordeaux, le studio de Chris se trouvait au sous-sol tandis que mon atelier était au grenier, les deux espaces reliés par un interphone. La version anglaise est plus ... "conjuviale". Pour en revenir à cette armoire, elle me donne un sentiment de satisfaction, quel plaisir de tout avoir à portée de main !
Le luxe c'est le temps et c'est l'espace. Ici, il s'agit de l'espace et de ce qu'il permet ... comme donner tout le loisir de sécher, à une toile en cours. Pouvoir dans cet intervalle l'observer, la critiquer, la corriger. Ci-dessous, une petite toile dont l'achèvement me tient particulièrement à coeur "Jeanne, l'année 1905".
Mon arrière-grand-mère paternelle, Jeanne allait donner naissance cette année-là à un grand-père que je n'ai jamais connu. Qu'es-tu devenue mystérieuse Jeanne ? Morte depuis longtemps, bien sûr, mais où ? quand ? comment ? Mystérieuse femme de dos, prénommée Jeanne -elle aussi- épouse du peintre Henri Charles Manguin (1874-1949) dont je m'inspire ici. C'est un exercice.
Pour les interrogatifs, j'ai mis ci-dessus une photo de l'original. Attention, cet exercice ne vise pas la production de la copie parfaite qu'exécuterait un faussaire. C'est surtout la recherche d'une atmosphère et d'un souvenir hors de ma mémoire. Manguin aimait peindre Jeanne dans le soleil et ses reflets crus, dans des poses paisibles, et intimistes. Fauve par la couleur et la violence de la lumière, il demeure toujours proche dans ses représentations, d'une réalité harmonieuse.
Dans l'embrasure de la porte, un Cerbère : Lola, l'ombre de son maître, la voix de son maître ... Le seuil de notre atelier lui appartient. C'est somme toute assez légitime puisque, je l'ai déjà dit, Lola chante.
Il suffit d'écouter sa prestation vocale, ci-dessous, pour s'en convaincre ;)
« La couleur surtout et peut être plus encore que le dessin est une libération. » Henri Matisse, Écrits et propos sur l’Art
Dossier pédagogique: Le Fauvisme et ses influences sur l'art.
http://mediation.centrepompidou.fr
Quelques mois plus tard -mais je l'ignore encore au moment où je rédige ce billet- étonnamment, je m'enhardirai du côté de Chris, où je chanterai pour la première fois, et notre rapprochement donnera ceci :
Ci-dessus, une séance d'enregistrement de Chris.
Même s'il est bien gardé, notre atelier n'est pas fermé sur le monde. Avis aux amateurs, Chris diffuse une partie de ses compositions sur un site de musiciens indépendants : Mixposure. Ce site est aussi un espace d'échanges entre musiciens.
Dans la liste ci-dessus qui dénombre près d'une trentaine de titres, il m'a été vraiment difficile de n'en choisir qu'un seul. Pour conclure, c'est un instrumental, un poème musical moderne, avec des accents acides, composé et entièrement interprété par Chris :