Objets devant un miroir (Projet de toile)
C'est un de mes projets de peinture, en cours d'étude. Au départ, une photo de ma coiffeuse où se côtoient des flacons de parfum et des boîtes en cristal, un tube de mascara, une fiole d'eye-liner, des trucs de ce genre, sous la lumière d'une petite lampe dont l'abat-jour plissé est en soie noire. Le tout se reflète dans un grand miroir vénitien, déployé en triptyque (ce miroir est composé d'un panneau central et de deux volets latéraux pliables). Cette petite table participe à une atmosphère au charme mystérieux et envoûtant.
J'ai pris ces photos en juin 2018. Je voudrais qu'en regardant la toile que j'aurais faite, le regard se perde avec bonheur. Pour cela je veux enlever un peu de leur matérialité aux objets, à leur environnement, au décor et représenter le contraste entre la clarté et la pénombre. Je procède en combinant deux images de synthèse, l'une pleine, l'autre évidée, en faisant progressivement et successivement des tronquages, des collages et en redessinant sur mon écran certaines lignes manquantes, en modifiant les couleurs initiales de ma phhoto. En cumulant l'utilisation de plusieurs logiciels, je parviens à élaborer au bout d'un processus minutieux, une véritable "maquette" de ma future toile, même si une image ne reste jamais qu'une image ... Ci-dessous, quatre étapes intermédiaires dans les transformations que j'apporte. La dernière est l'image dont je serai finalement satisfaite et qui me servira de plan, de projet.
Pendant que je prépare mon dessin, un souvenir vient s'imposer à mes pensées. Il s'agit d'une oeuvre d'Henri Matisse "Le silence habité des maisons "(The silence that lives in houses) qu'il a achevée en 1947 et dont il disait "les dessins au pinceau et en noir contiennent en réduction les mêmes éléments qu'un tableau en couleur, c'est-à-dire la differentation de la qualité des surfaces dans une unité de lumière" (Paris, Musée National d'Art Moderne, Henri Matisse, oeuvres récentes 1947-48, 1949, p. 21). J'ai déjà ébauché ce procédé de la ligne évidée dans mon projet des "Deux chevets" mais sans que l'oeuvre de ce peintre m'effleure alors l'esprit.
La toile finie était à priori destinée à être accrochée dans notre entrée, en compagnie des peintures du dessus. Mais je viens de me raviser : le salon, et le grand format possible dans cette pièce, conviendront mieux à cette toile (et à celle des deux guéridons qui nous servent, dans la réalité, de tables de chevet). Transposer en peinture l'image du dessous sera une autre aventure, celle d'expérimenter un joli thème (celui des reflets du cristal) que je n'ai encore jamais exploré.