Le salon bleu un brin XVIIIeme

D'une évidence inattendue, consensuel, intemporel, un salon bleu commence à s'imposer dans nos projets. Voilà des mois que nous nous sommes habitués avec plaisir au couloir peint -avec bonheur- en Bleu de La Haye ("Hague Blue" de Farrow & Ball). Il ne nous reste qu'un pas enthousiaste à faire pour que le salon soit du même bleu.

Généralement synonyme de calme et de sérénité, le bleu apaise et aide à la relaxation. Consensuel car c'est la couleur préférée d'une immense majorité de personnes dans le monde, le bleu est la couleur préférée des 2 sexes (57% des hommes aiment le bleu contre 35% pour les femmes).  Rassurant et apaisant, le bleu quand il devient foncé est enveloppant et envoutant.

Le bleu marine choisi, avec de subtils reflets verts, sera environné par d'autres bleus (bleu Paon, bleu Porcelaine, bleu Turquoise ...). Surtout, la couleur des murs va s'encanailler avec des toiles peintes en grand format (deux d'une hauteur de 180cm, une de 130). Un souffle baroque très adouci bercera l'ambiance du salon ...

Pièce majeure le canapé, un Chesterfield revisite d'une manière contemporaine, ultra-confortable, se trouve chez Furniture Village. Nous l'avons essayé et ré-essayé en magasin, à quinze jours d'intervalle, après en avoir testé d'autres entretemps dans d'autres magasins. Ce modèle de Boutique Pallace nous a complètement conquis (si on fait abstraction du prix).

Pour commander notre canapé, il nous faut d'abord vider la pièce, refaire le sol et les murs ... Par contre, la grande tapisserie et les fauteuils-club nous ont déjà été réservés. Quant à la bergère et son repose-pieds, nous l'avons depuis quelques années mais je vais la rhabiller du même velours bleu marine que le canapé.

Une grande tapisserie et un lustre décoreront le salon. Ces deux éléments servent de guides à mes choix décoratifs.

Un piano, une table basse, une vitrine verticale, un meuble bas argenté, un tour de cheminée et son miroir trumeau, un meuble de métier (que nous appelons "la commode de Sonnac") et un ou deux guéridons. L'intérieur du tiroir de la table basse vitrée pourrait être peint (un motif de François Boucher) et le meuble de Sonnac pourrait être décoré de lettrines ou de chiffres romains.

Le lustre, qu’il tienne lieu de simple accessoire ou de pièce maîtresse, est toujours spectaculaire. Maisons du Monde propose une belle gamme de lustres, dont certains sont même devenus iconiques. Comme celui-ci par exemple (que nous avons depuis lontemps mais qui est toujours commercialisé), le lustre à pampilles et métal MONTGOMERY au charme d'inspiration baroque : dans notre salon, il sera juste parfait !

Un long séjour dans l'atelier s'annonce ... Puisque je rêvais de pouvoir prendre le temps d'apprendre de F. Boucher -et que je vais devoir le faire - voila un projet de bon augure ! Le petit "Renoir" c'est différent puisque je m'autorise une interpretation très personnelle (cette petite toile sera très eloignée des autres, dans un recoin qu'elle éclairera de sa lumière).

Il est toujours possible de remplacer "L'entrée du Port de La Rochelle", un peu décalée par son anachronisme, par "Les curieuses" (1793 - Musée du Louvre) de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Dissimulées derrière un rideau gris-perle qui cache mal le sein de l'une d'entre elles, deux jeunes filles nous regardent curieusement. La plus souriante des deux nous jette des pétales de roses qu'elle tire d'un panier posé sur la droite. Espièglerie juvénile, ou invitation à des jeux moins enfantins ? Le sein découvert laisse en effet entrevoir la prometteuse nudité des belles. Fragonard veut donner l'impression que nous sommes les spectateurs de cette délicieuse scène, autant que le spectacle, les victimes du jeu de ces espiègles jeunes filles. Nous regardons, mais nous sommes regardés.

Fragonard peut aussi partager avec Pierre Antoine Baudoin, le mur qui encadre la fenetre.

Dernière possibilité, le début du xxe siècle ... Plus moderne et plus festif : le port est pavoise, le Pierrot - personnage type de la pantomime et de la commedia dell'arte dont les origines remontent à la fin du XVIIᵉ siècle au Théâtre italien de Paris - n'est pas un clown triste épris de Colombine qui lui préfère Arlequin puisqu'ici Colombine est déguisée en Pierrot.

Nous n'avons pas encore fixé notre choix mais des orientations se précisent. Il me semble avoir une préférence pour Boucher-Callet ... mais alors, en compagnie des curieuses de Fragonard, d'un bouquet de Manet ou du port de La Rochelle vu par Renoir ?