Relooker une Bergère Louis XV et son Repose-pieds
La petite véranda qui précède l'entrée, actuellement au stade d'une sous-couche de peinture blanche, déclinera des couleurs "nature" allant du blanc au crème. La raison en est que tout autour, à l'extérieur, la verdure est omniprésente. Le seul mobilier de cette véranda sera (outre un vestiaire intégré) une copie de Bergère ancienne et son repose-pieds assorti.
Ce siège, acheté chez AMPM pour accompagner dans la maison de Bordeaux, un ensemble de canapés noirs, était revêtu à l'origine d'une toile de lin d'un coloris anthracite sur une armature de bois de manguier peinte en noir mat. Ces couleurs sombres ne conviennent pas à la véranda. Prise de mesures, plan de coupes puis choix d'un lin couleur "naturel" ... à peine le tissu livré, suivant mon plan (en le vérifiant plus d'une fois ... quelle angoisse !), je coupe les pièces et y applique prudemment un étiquetage mentionnant la nature de la coupe, distinguant l'envers de l'endroit (je pourrais les confondre) et le "droit fil", la verticalité de la trame du tissage apposée sur le meuble.
J'ai résolu la question du passepoil (que je ne voulais pas avoir à changer), en le peignant de la couleur du fauteuil et de son repose-pieds. Cette peinture est une émulsion satinée (Beige White, Silk Emulsion, chez Crown). Il m'a fallu appliquer trois couches de cette couleur, après une sous-couche intermédiaire et une application initiale de "délaqueur". L'avantage de mon choix aura été de ne pas avoir besoin de faire attention au passepoil gris : bien au contraire, je voulais le couvrir de peinture (imbiber plutôt que couvrir). Sur le gris de base du textile, le blanc-beige donne un résultat ficelle-chanvre qui s'accorde bien au lin naturel que j'ai choisi. La différence est visible sur la photo ci-dessous (un accoudoir).
Le fauteuil étant repeint, le tissu choisi, l'outil indispensable est une aiguille courbe. Sans elle, ce travail de couture serait simplement impossible. J'ai cassé plus d'une de ces aiguilles d'un calibre pourtant épais, en butant sur l'armature en bois au pourtour de laquelle je couds.
Aussi une réserve conséquente d'aiguilles circulaires allemandes a-t-elle été commandée ... aux Etats-Unis ! Cela relève du mystère des achats sur internet ...
Je suis maintenant équipée d'une quantité d'aiguilles courbes qui me permettra d'habiller non seulement la bergère et son repose-pied, mais aussi une paire de petits fauteuils et leur pouf assorti, ainsi que la méridienne et les canapés du salon : que de couture en perspective !
Une fois les pièces de tissus découpées, une à la fois, je les dispose sur le fauteuil. S'en suit un épinglage (avec d'éventuelles découpes d'ajustement) et, c'est parti, on coud tout ça ! J'utilise un fil de pêche en nylon transparent : étant néophyte, mes points maladroits risquent d'être nombreux mais ils resteront invisibles.
Le travail de couture avance très lentement, du fait de l'épaisseur du passepoil à piquer et surtout de la bordure de bois qui gêne en permanence la sortie de l'aiguille. Qu'importe ! Lentement, mais ça avance ...
Au fur et à mesure de la progression des points de couture, je retire les épingles. Quel contentement à chaque épingle retirée, c'est toujours ça de fait ...
Certains passages de l'aiguille sont plus difficiles que d'autres, en particulier autour des attaches des bras et des pieds du fauteuil.
Mais finalement, ce n'est pas si mal. Et au moment où j'écris, il ne reste qu'à coudre les accoudoirs, les coussins d'assise du fauteuil et du repose-pieds (là, il me faut d'abord peindre le passepoil car je l'ai oublié lors de la peinture des meubles). La face arrière du dossier n'est pas à coudre mais à coller sous l'armature (ce qui m'effraie un peu, mais c'est la seule façon de faire).
Le fauteuil est presque fini (manquent : le bas du dossier, les accoudoirs, l'arrière du dossier et le coussin d'assise).
Je suis déjà assez contente du résultat et il me tarde de terminer dans son ensemble la petite véranda.
Déjà, la bergère et son repose-pieds ne ressemblent plus du tout à ceux qu'ils étaient dans leur habit citadin gris. De leur aspect d'origine ne reste plus que cette photo comme souvenir :) (ci-desous).
Je réutiliserai cependant le petit coussin en toile de lin où j'avais dessiné une branche de fleurs de laurier, en partie peinte et en partie brodée.
La réfection de ce fauteuil n'est menée qu'à temps perdu, ou destinée aux journées sans trop de courage. J'ai pourtant hâte d'avoir terminé cette bergère pour passer au fauteuil de la salle de bains. Mais les journées à petite allure de couture, comme aujourd'hui (20 centimètres ont été cousus), précédées de plusieurs mois sans aucune avancée (j'avais d'autres choses à faire) ne me permettent pas d'espérer la fin de la couture avant longtemps. Et pourquoi pas ? C'est un plaisir, aussi, bien qu'il soit un peu ... piquant ! ! ! :)
Et puis, le résultat en vaudra la peine et le temps passé.