La Bergère et son repose-pieds
Du fait de l'avancement régulier et significatif de la salle de bains (il faut dire que Chris y consacre tous ses weeks-ends), je suis impatiente (c'est le plus affreux de mes défauts) de relooker un fauteuil destiné à notre superbe salon d'eau. Pour ne pas me disperser, je veux donc terminer au plus vite l'habillage de la bergère, afin de passer ensuite au suivant.
En peignant cette bergère, son repose-pied et leurs passepoils, j'avais oublié de peindre ceux de leurs coussins respectifs. Zut ! Donc cela commence ainsi : à l'aide d'un pinceau, le passepoil est copieusement humecté d'eau pure. Il faut insister de façon à ce que le passepoil soit bien imbibé d'eau. Sinon il aura un aspect "peint". Or, je lui préfère un aspect "teint". Ensuite, et en vitesse avant que l'eau ne sèche, je fais un premier tour de peinture. Il s'agit en fait de peinture (acrylique) très largement diluée : un "jus". Après ce premier jus, il faut bien laisser sécher. Le lendemain, ou le surlendemain, il est temps de passer la deuxième "couche". Là encore, il ne s'agit que d'un jus, mais un peu plus soutenu cette fois car je l'ai moins dilué. Maintenant, les passepoils de mes coussins vont devoir sécher plusieurs jours avant d'être manipulés. Aucune importance si j'ai un peu débordé avec ma peinture puisque, le passepoil excepté, tout est destiné à être recouvert par la nouvelle toile.
La bande de toile qui entoure tout le coussin, bien mesurée, est cousue à ses deux extrémités pour ne formet qu'un seul tenant, puis "enfilée" autour du coussin où elle tient grâce à un piquage d'épingles. Pour en revenir à la teinture du passepoil, on le voit teinté dans la masse et non peint en surface. La teinture n'enlève pas la couleur de départ, il est donc légèrement resté gris (vaguement grisé, en réalité) bien que s'approchant étroitement de la couleur de la toile. J'aime bien.
Epinglée en étant bien tendue (pour la tenue), la toile épouse le contour du coussin. Aux angles, j'ai arrondi du bout des doigts, en glissant un peu plus de toile à l'intérieur. Ensuite, il ne reste plus qu'à coudre, à petits points réguliers, solides et patients. Je me demande comment faisaient nos grands-mères qui cousaient, cousaient, cousaient ... inlassablement. Perso je n'endure ce travail de minutie et de longue haleine qu'en écoutant de la musique, beaucoup de musique ! Faire le tour des deux coussins m'aura demandé une douzaine d'heures. C'est chose faite ! Maintenant il me reste à plaquer le dessus et le dessous de chaque assise. Même longueur à coudre, je prévois donc le même temps de travail et de musique :) Si j'étais une "pro" j'aurais cousu le passepoil en sandwich entre la bande et le dessus (ou le dessous), ce qui m'aurait valu un énorme gain de temps (et de fil), mais ne l'étant pas ... je rempile avec la musique ! :(