Des poteries fortuites pour les citronniers
Aujourd'hui était une de ces belles journées bleues où la pluie n'est venue froisser le ciel que tard dans l'après-midi. Avant de poursuivre la création du sol de la petite serre - que j'ai des scrupules à bétonner complètement - j'ai profité de la clarté ambiante pour extirper de la terre deux vieux conduits de cheminée, en terre cuite, qui flanquaient l'entrée du futur jardin fruitier. Fichées en terre depuis belles lurettes, une ou deux décennies, faisant office de pots de fleurs et d'escargots, leur extraction ne fut pas une mince affaire. Les deux faisaient la paire parfaite, idéale ... jusqu'à ma découverte de l'une des tendres moitiés, qui n'est en fait que deux demis : une fracture franche sépare la coquine poterie en deux parties inégales !
Du jardin de devant, j'ai donc transporté ces vieux conduits de cheminée jusqu'au jardin arrière. L'une (intacte) est dans la serre, l'autre (cassée) est en cours de lavage, le plus doux et naturel possible : sous la pluie !
Les deux parties inégales de la poterie cassée s'emboîtent parfaitement. Cette intégrité de la cassure, si je puis dire, fait qu'un peu de colle type "super-glue, complétée par un peu de ciment sur la face interne, devrait remédier au problème. La fissure restera visible, mais elle sera colmatée et étanche. De plus, ce conduit -tout comme l'autre - sera pris dans le ciment du sol, donc scellé tout au pourtour de sa base.
Le conduit de feu en bon état est maintenant à son emplacement définitif, après avoir servi de gabarit pour marquer l'emplacement de celui qui est à réparer.
Pendant que je mène ce travail au sol, j'en profite pour placer des guides de niveau qui me seront d'une aide précieuse lorsque je coulerai le béton. Chris utilise pour sa part et à cet effet des rondins de bois. Personnellement, j'ai préféré ici des morceaux de bambous, plus faciles à couper. N'ayant pas "l'oeil" du maçon, je les dispose à intervales très rapprochés : ce qui importe, c'est le résultat futur !
Ayant tracé l'emplacement de chacun des deux conduits, j'ôte la couche de sable, je retire la terre de surface qui sera plus tard remplacée par un terreau spécial pour agrumes, sur une petite profondeur. Au-delà, les racines de nos citronniers en contact avec la terre sous la serre, devront se débrouiller par elles-mêmes.
Mais pour le départ, y'a pas à dire, elles seront bien aidées :) Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, au lieu de bétonner, j'ai encore fouillé la terre ...
C'est ainsi aussi que le premier conduit de feu, planté en terre (en inversant le sens dans lequel il était initialement installé, c'est-à-dire tête en bas) a déjà - sans être encore scellé - fière allure. Nul ne lui contesterait son identité de poterie ... Sa terre cuite a joliment vieilli : tâches d'oxydation, petits éclats érodés, bisous d'escargots, jolies mousses accrochées, cette poterie est le reflet du temps qui passe. Aussi ses couleurs sont-elles douces au regard et à l'âme ...
Elle sera bientôt rejointe par celle avec laquelle elle forme une paire. Nous pourrions ainsi loger un citronnier Meyer, aux splendides fruits jaune-oranger, résistant jusqu'à -10°C, et un citronnier sauvage, aux fruits pâles et bosselés, aux branches épineuses, résistant comme un sauvage ! En tous cas, Chris a trouvé l'adresse où nous nous procurerons nos deux citronniers, c'est là : http://www.citruscentre.co.uk/ Et moi, j'ai trouvé au fin fond du jardin de vieilles poteries que les outrages du temps mettent en affinité avec nos poteries à citrons. Par contre, je ne suis pas sûre de passer par la Lorraine ni d'utiliser le sabot dondaine ... Et tout reste à faire dans notre petite serre.
Mais jeudi 13 février, la première poterie est déjà prise dans une couche partielle de l'enrobage du sol, pendant que j'ai mis sa jumelle à l'abri de la serre, pour séchage.