Un an déjà ...
Parfois, il faut partir .... L'envie, le besoin, nous tenaillent. Mais il faut aussi arriver ... Nous avons précédé d'une journée l'énorme semi-remorque qui amenait de France nos meubles et objets personnels. De notre côté, nous étions porteur d'un projet d'autosuffisance alimentaire et de la volonté de ne plus être séparés l'un de l'autre par un océan.
D'ailleurs, j'en profite ici pour recommander ces très sympathiques déménageurs qui ont facilité notre départ de Gironde autant que notre arrivée dans le Somerset :)
Une fois l'énorme déchargement effectué, le camion est reparti à vide et nous, nous avons repoussé le portail derrière nous. Seuls. Chez nous.
La maison ... qu'en dire ? C'est une maison edwardienne (1910) qui a du cachet avec ses détails victoriens (1900), construite en 1930 pour le pasteur du village, habitée ensuite par un amiral (elle est restée au village "la maison de l'Amiral"), et enfin par les propriétaires qui nous ont précédés, un ingénieur et sa famille. Notre Avocat chargé de la transaction nous a dit n'avoir vu que rarement des historiques de propriété aussi simples et succints : dans cette grande maison, les séjours durent toujours plus de deux décennies, ce qui est de très bon augure :)
Un an après notre arrivée, derrière les fenêtres victoriennes (celle du salon et celle de notre chambre), les meubles n'ont pas été remontés, ni les cartons déballés. Incurie ? Que nenni !
C'est simplement que notre grande et vieille et belle maison nécessite des travaux que nous réalisons nous-mêmes, petit à petit...
Chris sait tout faire, mais il travaille toute la semaine dans la City de Londres - à des centaines de kilomètres - et ne rentre à la maison que le week-end. Moi, par contre, je suis à demeure en permanence mais ne possède hélas aucune compétence ni en plomberie, ni en électricité, ni en menuiserie. Toutefois, je viens de m'essayer avec un relatif succès aux travaux de terrassements et à la maçonnerie ... Mais parfois, je l'avoue, je me sens démunie et impuissante face aux situations. Le seul fait de vivre à la campagne (je ne parle pas d'y passer un week-end ...) est pour moi qui ai toujours été citadine, un univers nouveau et parfois même inquiétant avec son lot de bestioles peu familières (orvets rampants et furtifs, faisan belliqueux, araignées marchant sur ma peau ... je n'aime pas ça du tout !). Heureusement, d'autres animaux sont mes amis : nos deux chats adorés ! Eux ont adopté d'emblée la maison, le jardin, et toutes les créatures s'y trouvant - qu'ils considèrent avec plaisir ... comme leur gibier ! En leur présence, je me sens plus rassurée :)
Des travaux à faire dans toutes les pièces de la maison et des travaux à faire dans toutes les parties du jardin : c'est dire que nous ne nous ennuyons pas un instant ! Par exemple, le bassin des poissons doit être agrandi et déplacé. Mais l'urgence n'est pas là, mais plutôt du côté des serres horticoles et du potager.
La campagne alentour est jolie (le nom du village signifie "vallée de saules"), l'ambiance de notre petit village résolument sympathique, et nos voisins (pas trop proches) sont de bonne compagnie : médecins, architectes, enseignants, comment ne le seraient-ils pas ?
Une fois poussé derrièe nous le portail (qui sera changé), nous sommes tranquilles, tout autour de nous est paisible. Que ferons-nous une fois notre (gros) travail définitivement achevé ? Musique pour Chris, peinture pour moi, lecture et jardinage pour nous deux ... Prendre soin de nous et des autres, dans toute la mesure du possible.