Panorama sur l'iriseraie américaine
Comme la Haute-Couture et la Gastronomie, le monde des iris s'est créé à Paris et dans sa périphérie (tout d'abord avec Marie-Guillaume de Bure dont Jean-Nicolas Lémon acquis la succession). La pépinière de Monsieur Lémon se trouvait à Belleville, qui était encore un faubourg parisien, au milieu du XIXeme siècle. C’est là qu’il a sélectionné les premiers iris hybrides qui ont fait sa renommée et lancé l’engouement pour cette fleur, déjà très appréciée, mais encore presque exclusivement botanique quand il a eu l’idée de commercialiser des variétés résultant des croisements naturels.
France - Belleville (Paris) - See more Note: Before 1860, Belleville was an independant municipality ; then became the "Quartier de Belleville" (10th, 11th and 19th, 20th arrondissements). See below: Nicolas Lémon (1787-1836), who was the founder of the culture of the geranium in France, had an horticultural establishment, since 1815.
http://wiki.irises.org
La région parisienne est restée l’épicentre du monde des iris pendant une centaine d’année, jusqu’à la guerre de 39/45 en fait, qui l’a fait se déplacer vers les Etats-Unis.
La création des iris modernes est récente. En effet, c'est au XIXe siècle seulement que les premiers essais de sélection commencent, et à la fin de ce même siècle que les premières hybridations apparaissent. Aujourd'hui, les amateurs peuvent chaque année découvrir de nombreuses nouvelles variétés. Retour sur cette histoire fleurie.
https://www.jardinsdefrance.org
55% des iris du monde proviennent maintenant des Etats-Unis. C’est là-bas que se situe le centre du monde des iris. Et tout particulièrement dans le Nord-Ouest et les Etats d’Oregon et de Washington. Une concentration exceptionnelle de producteurs et d’hybrideurs est apparue dans la région de Portland et la basse vallée de la rivière Willamette. Schreiner (première entreprise mondiale), Cooley (n° 2), Keppel, Meek, Black et Johnson sont voisins et distribuent leur production dans le monde entier. A l’origine cette région était celle de Fred DeForest et Rudolph Kleinsorge. On y a connu par la suite Chester Tompkins et George Shoop, avant d’arriver à la situation actuelle qui s’est encore cristallisée il y a quelques années quand sont arrivés Keith Keppel, puis Paul Black.
La Californie reste le second pôle américain des iris avec une première concentration autour de Stockton (près de la capitale Sacramento) et une seconde le long de la baie de San Francisco (Sta Barbara, San José…). Ben Hager, et son mythique Melrose Garden, Jim Gibson, Monty Byers, James McWirther, étaient installés à Stockton ou dans une localité voisine. Aujourd’hui se sont George Sutton et son fils Michaël, Larry Lauer, Frederick Kerr qui ont pris le relais. Joë Ghio est à Santa Cruz, au sud de San Francisco et au nord, c’est la famille Painter, qui commence à faire son trou. Les implantations plus au sud sont limitées, même si l’on a connu un petit nid au nord de Los Angeles dans les années 60/70, avec la présence de Neva Sexton, Sanford Babson et John Weiler.
Dans le Midwest, la présence des iris n’a jamais cessé. Les noms de Niswonger ou Stahly ont succédé à ceux de Cook, Hall, Lapham, Reckamp ou Rudolph, mais l’Illinois et l’Indiana sont toujours présents dans la liste des hauts lieux.
A l’Est, l’aiguille de la boussole s’est un peu déplacée. Ce n’est plus la Nouvelle Angleterre qui domine, mais la région de Philadelphie, avec la présence de Innerst, Mahan, Zurbrigg et quelques autres pointures comme l’exigeant D.C. Nearpass et son successeur Donald Spoon.
Les installations dispersées se situent dans les Rocheuses (Nebraska, Utah) grâce à Melba Hamblen, Brad Kasperek ou son maître Allan Ensminger. Même dans le grand Sud (Texas, Arizona…) on se lance dans la culture des iris malgré un climat qui n’est pas vraiment idéal pour cette plante. C’est le cas de Hooker Nicholls, Tom Burseen ou Vincent Christopherson, un jeune qui ira loin. C’est également dans cette région que vit Margie Valenzuela, qui vient de se lancer dans l’hybridation après s’être créé une belle réputation de photographe d’iris dont ce blog tire profit des trois premières photos ci-dessous.
Ce voyage France-Amérique vient d'être l’occasion d’évoquer la plupart des plus grands noms de l’histoire des iris. Il n’a concerné, en fait, que les iris à barbes et montré, en particulier, l'iris Candy Rock (G.Sutton) qui est le tout premier à fleurir dans mon mini-jardin d'iris. Cette année, il a été photographié par ma fille de retour anticipé (et même brusqué pour des raisons covidesques) des Etats-Unis où elle vivait en Oklahoma. L'iris "Oklahoma Bandit" (photo ci-dessous) fut créé par Nicholls en 1980. Mais qui s'aviserait de chercher ne trouverait nul bandit dans mon jardin ... Je préfère les iris plus flaggy, aux sépales plus longs, flottants et ondulants qui claquent comme des drapeaux.
En Oklahoma, bien que la production d'iris soit plutôt anecdotique, on compte avec les hybrideurs comme Perry Dyer et Hugh Stout. En France, il nous reste encore l'illustre Maison Cayeux. Et la boucle est bouclée !
1980, Dyer 'Pride Of Oklahoma' ( Perry Dyer, R. 1976) Seedling# C-6. TB, 32" (81 cm), Early bloom. Lightly ruffled solid red self; brown beard. 'Gala Madrid' X 'Fireball'. Contemporary Gardens 1980. Honorable Mention 1982. See below: From Contemporary Gardens catalog, 1980: PRIDE OF OKLAHOMA - TB, 32" (80 cm), Early-Midseason.
http://wiki.irises.org
The group of iris enthusiasts promotes the growth, appreciation and study of the flowering plant through educational activities, exhibitions and other events. Members also provide care for the Iris Gardens at Will Rogers Park in Oklahoma City.
https://www.occf.org
Perry Dyer, hybrideur et juge bien connu, donne régulièrement son avis sur les variétés qu'il a appréciées. Cet avis va souvent à l'encontre des opinions généralement admises, mais il est toujours judicieux et dénote une profonde connaissance des iris et du monde qui tourne autour.
http://irisenligne.blogspot.com
ECHOS DU MONDE DES IRIS Progrès ou tradition ? Suite du débat. Un commentaire a été publié ici par un lecteur anonyme mais à l'évidence bien informé. Le voici : " Je pense qu'il faut faire la différence entre l'appréciation individuelle d'une plante et un jugement officiel, soit en situation de concours ou exhibition, avec des prix est des distinctions à la clé.
http://irisenligne.blogspot.com
Les goûts et les préférences, en matière d'iris, ne se discutent pas. Aussi je termine par mes différents coups de coeur, à commencer par La Sorcière d'Endor et Mon Ami Jonathan, deux obtentions de B. MILLER (Witch of Endor en 1978 et My Friend Jonathan en 1996).
La splendide sorcière s'habille en rouge-noir et porte des barbillons jaune d'or. Initialement, le bouton floral se pare d'une soie noire. Tous nos iris n'étant pas sur ce billet, je vais en écrire un autre qui permettra de les identifier par couleur.
Ne reste plus alors qu'à bien soigner notre collection d'iris ... D'abord, contre les gastéropodes, un traitement bio s'impose annuellement (dispersion par arrosage de prédateurs microscopiques, des nématodes )
Contre les cochenilles grises quii s'abritent à la base des feuilles en cours de déssèchement, un traitement bio (décoction maison composée de fougère, origan, ortie, et savon noir).
Les iris plantés en pot demandent à être divisés et réinstallés chaque année, du fait des limites du pot (aussi grand soit-il !).
Au moment de l'arrachage, je débarrasse la terre des pots de toutes les racines qui s'y trouvent et je complète le niveau avec du terreau neuf. J'ajoute une poignée de "Calcifeed" (engrais bio à base d'algues qui neutralise l'acidité du substrat).
Dès le mois de mars, des arrosages réguliers au purin de consoude ou au jus d'algues, du lait de cendres, du surnageant d'argile et même parfois un peu d'engrais bio pour citrus (pauvre en azote mais riche en potase et phosphore).
Evidemment, tout comme les chats, les iris se plaisent au sec et au soleil ... Je les arrose peu (la pluie s'en charge) après les avoir installés face au Sud-Est.